12 Novembre 2014
Quand ils m'ont annoncé 6 sessions de chimiothérapie espacées de 3 semaines de repos, pour rester optimiste, j'ai surtout voulu entendre : "3 semaines de repos".
Sympa ! (que je me disais) Si j'enlève 4-5 mauvais jours post-injections, il me restera 2 grosses semaines de fiesta !
Je vais pouvoir :
Ah ! Quelle naïveté ! J'ai pas une assez bonne vue pour le point de croix.
Voilà, çà, c'était les expectatives. En fait, la vérité était ailleurs (cf. Mudler).
Je me suis aperçue bien vite, en effet, que comprendre le mot "repos" dans le sens de "vacances de folie", c'était se mettre le doigt dans l'oeil, voire dans les yeux. Quand je pense qu'il y en a qui ont le temps de monter un négoce de "cristal bleu" ! (Pour ceux à qui ça n'évoque rien, voir au moins la saison 1 de Breaking Bad).
Pour moi, oubliés la chute libre et les voyages lunaires ! Je passe mon tour pour l'escalade et le trafic de stupéfiants ! Place à la "lente remontée d'un état merdique vers un état satisfaisant" avant le traitement suivant.
Après la 1ère session, la "remontée" avait été assez rapide, d'où mon commentaire tout en finesse, émis à plusieurs reprises, jusqu'à l'oreille de la responsable des congés maladies : "bon, j'en ai chié, mais maintenant je me sens de puta madre (soit : "je pête le feu", image n'ayant rien avoir avec l'absorbtion exagérée de produits hautement chimiques).
Après la 2ème, ce fut déjà plus compliqué, à cause notamment de mon petit passage aux urgences pour cause de mal de mer en terre ferme. La récupération se fit plus lente, plus crispée, la fatigue plus intense.
La fatigue augmente donc bien d'une session à l'autre, confirmant les mots de l'oncologue : vous allez voir, la fatigue augmente d'une session à l'autre.
Tout ça pour dire que pour cette 3ème session de chimio., je vais pouvoir compter sur des troupes de renfort. En l'occurrence, mon père, qui fera office de nounou en chef, cuistot, femme de ménage, soutien moral, et garde-chiourme pour que vogue un peu mieux ma galère.